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Libération
Interview

«Sous le choc, les Turkmènes craignent encore la répression»

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publié le 25 décembre 2006 à 0h38

Moscou de notre correspondante

Ancien haut fonctionnaire puis avocat, passé par les camps de concentration du «Turkmenbachi» («père de tous les Turkmènes»), Batyr Moukhamedov, 46 ans, est l'un des nombreux opposants qui ont dû quitter leur pays, ces dernières années, et espèrent que la mort de Niazov va permettre un «retour à la civilisation». Les puissances étrangères qui ont profité de l'ancien régime ont un «devoir d'ingérence» au Turkménistan, plaide ce représentant à Moscou de «l'opposition unie».

Que savez-vous de l'équipe qui a pris le pouvoir au Turkménistan depuis la mort de Niazov ?

On ne sait pas grand-chose, car Niazov faisait sans cesse tourner ses ministres. Rares étaient ceux qui tenaient plus de six mois sans être arrêtés. Pour cette raison, je n'exclus pas, d'ailleurs, que sa mort n'ait pas été naturelle ; il est possible que l'entourage, pour échapper à cette terreur, ait éliminé le dictateur.

Savez-vous comment sa mort est perçue au Turkménistan ?

Il est très difficile de parler aux gens sur place car, grâce à Siemens, les téléphones sont sur écoute et personne n'ose parler de politique. La mort de Niazov rappelle celle de Staline, en 1953 : les gens sont sous le choc et ont encore peur de la répression. Mais je peux vous assurer que pour plus de 99 % de la population, c'est une joie immense de voir la fin de l'une des pires dictatures de l'histoire de l'humanité.

Que va faire l'opposition en exil ?

Le régime de Niazov a retiré la nationalité