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Libération

Les pays andins veulent redonner le goût de la coca

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Le Pérou et la Bolivie souhaitent étendre les cultures. Contre l'avis américain.
publié le 26 décembre 2006 à 0h38

(à Bogotá)

«C'est comme du romarin, on peut la mettre sur des rôtis, au four... Et on peut aussi la faire en salade, j'en ai déjà fait l'expérience.» Le président péruvien Alan García mettrait bien de la coca partout. «Il faut normaliser nos relations avec la feuille de coca», affirmait-il encore la semaine dernière. Ces jours-ci, cette culture traditionnelle des pays andins ­ mais qui est aussi à la base de la cocaïne ­ est redevenue enjeu de tensions entre les pays de la Cordillère et Washington, dont la priorité est la lutte contre le trafic de drogue.

Le président bolivien Evo Morales, ancien leader syndical des petits cultivateurs de coca, et défenseur inconditionnel de l'usage traditionnel de la feuille, notamment en infusion, vient d'annoncer que son administration avait l'intention de quasi doubler, d'ici à 2010, la surface de cultures autorisée par la loi bolivienne et les accords internationaux. Et passer en trois ans de 12 000 à 20 000 hectares de plantations légales. Reste que, selon les dernières estimations de l'ONU, la Bolivie ­ le troisième producteur mondial ­ cultiverait clandestinement de la coca sur plus de 13 000 hectares, autant de feuilles destinées au marché de la cocaïne, donc essentiellement américain.

«Patrimoine». L'annonce d'Evo Morales a donc fait bondir Washington. «Personne ne s'oppose à l'usage traditionnel de la coca, a indiqué l'ambassadeur américain à La Paz, mais la coca en excédent se transformera toujours en cocaïn