(avec AFP, Reuters)
L'ancien dictateur Augusto Pinochet a défendu dans une lettre écrite début décembre, et publiée hier dans la presse chilienne, son coup d'Etat et les méthodes qu'il a employées pendant ses dix-sept années passées à la tête du pays, de 1973 à 1990. «L'utilisation de différentes méthodes de contrôle militaire, comme les détentions temporaires, l'exil officiel et les exécutions sur décisions de cours martiales, était nécessaire», estime l'ex-putschiste décédé le 10 décembre dans ce testament politique diffusé par sa famille. «En toute sincérité, je peux dire que je suis fier de l'énorme action qu'il m'a fallu mener pour empêcher le marxisme-léninisme d'assumer tout le pouvoir mais si c'était à refaire, je préconiserais davantage de sagesse», a ainsi écrit Pinochet .
Poursuivi pour violations des droits de l'homme et fraude fiscale, Pinochet, dont le régime est tenu responsable de la mort ou la disparition de 3 000 personnes et de 30 000 cas de torture, est décédé à l'âge de 91 ans sans avoir jamais été condamné. L'ex-dictateur souligne aussi qu'il sera difficile de comprendre «le comment et le pourquoi» des morts et des disparitions, en affirmant qu'«il n'y a pas eu de plan institutionnel pour cela».
La personne et le bilan de Pinochet continuent de diviser profondément la société chilienne. Quelque 60 000 personnes ont rendu hommage à l'ancien dictateur en défilant le 12 décembre devant son corps, exposé à Santiago. D'autres Chilien