New York de notre correspondant
Deux images, à quelques semaines d'intervalle, resteront du président américain Gerald Ford, décédé mardi soir à son domicile californien à l'âge de 93 ans. La première, consensuelle, est celle de sa première allocution télévisée, lorsqu'il remplace Richard Nixon en août 1974, contraint à la démission par le scandale du Watergate. «Notre long cauchemar national est terminé», lance Gerald Ford aux téléspectateurs américains, en les appelant à l'unité.
Un mois plus tard, il leur annonce son «pardon entier, libre et absolu» à son prédécesseur. Une intervention controversée qui, selon beaucoup, jouera un rôle dans sa défaite contre Jimmy Carter à la présidentielle de 1976. Bien plus tard, en 2002, Gerald Ford continuera d'expliquer son geste dans une interview au quotidien USA Today : «Ce fut une décision difficile. Nous avions besoin d'évacuer cette question [...] pour que je puisse me concentrer sur les problèmes des 260 millions d'Américains sans avoir à me soucier des problèmes d'un seul homme.» On se souvient également de sa maladresse coutumière et de ses trébuchements, qui lui valurent cette légende selon laquelle il ne pouvait marcher (ou péter, selon les versions) et mâcher du chewing-gum en même temps. Ford est en outre le seul président américain à avoir dû concéder une défaite des Etats-Unis dans une guerre, celle du Vietnam, après la chute de Saigon le 30 avril 1975.
Son successeur, Jimmy Carter, âgé aujourd'h