New York de notre correspondant
A l'ONU, on l'appelle le «SG». L'ambassadeur de France auprès des Nations unies, lui, se contente de «Kofi». L'oubli du nom de famille témoigne de la bienveillance à l'égard de celui qui dirigea pendant dix ans l'organisation internationale. «Il restera comme un grand secrétaire général», assure Jean-Marc de La Sablière. Une employée de l'ONU souligne la «loyauté» du personnel et dit avoir été «touchée» par la cérémonie des adieux. Ce qui ne l'empêche pas de livrer un bilan plus nuancé : «On peut lui reprocher sa grande prudence. Il n'a pas pris tellement de risques. A certains moments, on avait l'impression de voir un caméléon.»
Peu de réformes. C'est, reconnaît-elle aussitôt, «un des métiers les plus difficiles au monde», où l'on est constamment confronté aux opinions contradictoires des Etats membres et aux récriminations des employés. De fait, Kofi Annan laisse bien moins de réformes concrètes que ses ambitions le laissaient présager. Lui-même use d'une métaphore pour présenter son bilan : «Ensemble, nous avons poussé de lourds rochers vers le haut de la montagne, même si certains nous ont échappé et sont redescendus», a-t-il déclaré à l'Assemblée générale le 19 septembre 2006. «Son principal apport est d'avoir incarné les valeurs et les objectifs de l'ONU, estime Jean-Marc de La Sablière. Il a souligné le lien qui existait entre la sécurité, le développement et le respect des droits de l'