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Libération

Le gouvernement somalien retrouve Mogadiscio

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Les pillages ont fait place à la liesse, mais aussi aux premières manifestations antiéthiopiennes.
publié le 30 décembre 2006 à 0h41

Mogadiscio envoyé spécial

Finalement, les nouveaux maîtres de Mogadiscio sont arrivés par le sud. Vendredi après-midi, un cortège d'une trentaine de véhicules du gouvernement fédéral de transition (GFT), dont les troupes ont défait les islamistes, avec l'aide déterminante de l'allié éthiopien, a remonté l'avenue principale de la capitale somalienne, pénétré dans l'aéroport, remonté la piste gardée par des tanks éthiopiens, puis rejoint le port. Le Premier ministre, Ali Gedi, qui n'avait plus mis les pieds dans la capitale depuis treize mois, savoure l'instant. Son ministre de l'Intérieur et vice-Premier ministre, Hussein Aïdid, costume noir trop large à fines rayures, déclare : «C'est un jour historique. Nous sommes de retour dans notre capitale. Nous en avons chassé ceux qui ont opprimé la population pendant six mois. Ce pouvoir démoniaque [les Tribunaux islamiques, ndlr] pillait nos ressources pour les mettre au service du terrorisme.» Dans les années 90, son défunt père, Mohamed Farah Aïdid, était un chef de guerre redouté et la bête noire des Américains...

Ethiopiens en retrait. Le cortège repart dans le vieux Mogadiscio réduit en ruines. Après avoir passé l'ancienne ligne verte qui sépare le nord et le sud de la capitale, les timides applaudissements virent à la liesse. Les garçons dansent, les filles chantent, on brandit des palmes, des fleurs. Ali Gedi est chez lui : son clan, les Abgal, contrôle le nord de la ville.

Pour sa première conférence de presse,