Une photo symbolise, entre beaucoup, l'aura de Teddy Kollek, ancien maire de Jérusalem, mort hier à 95 ans dans une maison de retraite. On l'y voit, verre à la main, assis aux pieds (sublimes) de Marlène Dietrich. La scène se déroule à Jérusalem à la fin des années 60, dans l'ambiance très décontractée affectée à cette époque par les élites israéliennes. Teddy Kollek est alors au faîte de sa gloire de VRP de son pays, et surtout de sa ville, à la tête de laquelle il a été élu en 1965. D'une bourgade sommeillante il a fait une métropole moderne, laïque, ouverte au monde et aux people d'alors qui s'y bousculent, par le fait de son charme (très austro-hongrois), de sa faconde et certains disent de sa mégalomanie.
Nazis. Ce colosse à la mèche légendaire affiche la biographie qui convient aux «géants» fondateurs de l'Etat d'Israël. Teddy Kollek, né à Budapest, éduqué à Vienne, immigré en Palestine mandataire en 1934, est d'abord kibboutznik et fonde le kibboutz d'Eïn Guev, au pied du Golan, sur la rive orientale du lac de Tibériade. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, il est envoyé en mission en Europe et, durant la guerre, réussit à faire libérer 3 000 jeunes des camps de concentration nazis. Il noue ses premiers contacts avec les services de renseignements alliés.
A la veille de l'indépendance d'Israël de 1948, il dirige les envois d'armes clandestins à partir de l'Europe pour la Haganah. La guerre finie, il sert à différents postes diplomatiques aux Etats-Unis, où il noue des