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Libération

Tunis traque les salafistes

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Selon nos informations, les fusillades qui ont eu lieu depuis le 23 décembre auraient fait une vingtaine de morts et impliquent des islamistes tunisiens et étrangers.
publié le 5 janvier 2007 à 5h18
(mis à jour le 5 janvier 2007 à 5h18)

Comment expliquer que deux fusillades importantes aient lieu en dix jours aux abords de la capitale d'un pays qui se targue d'être le plus tranquille de la région ? Les bilans diffusés après les tirs qui ont duré jusqu'à 22 heures mercredi à Solimane, une petite ville près de Nabeul à une quarantaine de kilomètres au sud de Tunis, montrent que Zine Ben Ali a des difficultés à gérer une affaire présentée comme un affrontement avec de «dangereux criminels».

Selon le ministère de l'Intérieur, douze personnes ont été tuées et quinze autres arrêtées par les forces de sécurité lancées à la poursuite de ces «criminels», dont la nature, délinquante ou politique, n'est jamais précisée. Tunis revoit ainsi à la baisse une première information qui faisait état de vingt-cinq morts à Solimane, chiffre que plusieurs sources confirment cependant.

«Douze éléments». Ces hésitations de Tunis sont loin d'être anecdotiques. Il est en effet difficile de croire qu'un échange de tirs avec des droits communs puisse provoquer plus de vingt morts, même dans un pays où la petite et moyenne délinquance s'est installée et où les luttes de clans en vue de la succession du président sont parfois âpres. En diminuant ainsi son bilan, Tunis semble en fait vouloir accréditer la thèse d'une affaire de drogue ou de trafic d'armes et écarter toute piste islamiste.

Une chose est sûre : tout a commencé avec une première fusillade faisant deux morts le 23 décembre à Hammam-Lif, à 25 kilomètres au sud