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Libération

L'Allemagne n'en finit pas d'épurer

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Légale depuis 1991, la mise à l'écart des anciens de la police secrète de RDA est reconduite.
publié le 6 janvier 2007 à 5h19

Berlin de notre correspondante

Le mari qui espionne sa femme engagée dans l'opposition, le pasteur de confiance qui livre à la Stasi tous les secrets de ses ouailles dès qu'elles ont tourné les talons, la jeune femme qui retrouve régulièrement les roues de son vélo crevées le matin alors qu'elle doit être à l'heure au travail... Pendant quarante ans, les Allemands de l'Est ont subi les chicaneries de la Stasi, la police secrète du régime communiste, qui, en 1989, comptait 90 000 salariés, auxquels il faut ajouter 170 000 «IM», ces espions volontaires à la solde du régime .

Dix-sept ans après la chute du Mur, la Stasi a resurgi dans le débat politique à l'occasion du renouvellement de la loi réglementant l'accès aux archives de la police secrète est-allemande. Adoptée en 1991, au moment de la réunification, la loi est arrivée à échéance le 21 décembre. Et le nouveau texte a déclenché de violents débats à travers tout le pays.

La loi de 1991 a confié les dossiers de la Stasi aux soins de la BStU, une administration créée à cet effet par l'Allemagne réunifiée. Personnes espionnées, historiens et journalistes ont ainsi accès aux dossiers. Surtout, la loi permet la «déstasification» de l'appareil politique. L'ensemble des administrations obtient le droit de vérifier quels salariés travaillaient pour la Stasi. Du gardien au chef de service, de l'institutrice à l'employé de la piscine, du député au juge, des centaines de milliers de biographies sont passées au peigne fin. Et des dizai