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Libération

Colombie: la méthode anti-Farc divise

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L'évasion d'un otage lors d'une action de l'armée renforce les tenants de la solution militaire.
publié le 8 janvier 2007 à 5h20

Bogotá correspondance

Au milieu des tirs des hélicoptères de l'armée colombienne, Fernando Araujo a pris la décision de fuir. «Soit je m'en vais, soit ils me tuent», a pensé l'ancien ministre (conservateur) du Développement économique, dans le campement où ses ravisseurs, 200 guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, extrême gauche), tentaient de repousser une attaque aérienne de l'armée. Le prisonnier a pris la poudre d'escampette dans la confusion, mettant fin, le 31 décembre, à six ans de captivité. «Je rêvais de cet instant depuis le moment de mon enlèvement», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

Il lui a fallu endurer une course de cinq jours, «sans nourriture ni même une machette», dans la jungle des monts de María, dans le nord-ouest de la Colombie, pour finalement rencontrer une patrouille militaire, vendredi. Quelques heures plus tard, l'homme de 46 ans retrouvait ses proches à Carthagène, à une centaine de kilomètres de son lieu de détention.

Jungle. Araujo est le premier des 58 otages politiques et militaires des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, qui réussisse à s'échapper. Les guérilleros, qui cherchent à les échanger contre plusieurs centaines de leurs combattants prisonniers, ont dans le passé préféré abattre leur butin humain plutôt que de risquer de le perdre. Avant lui, au moins un officier en fuite avait été rattrapé par ses ravisseurs, torturé, puis abattu devant ses compagnons de capt