Madrid de notre correspondant
Le processus de paix avec ETA est-il définitivement enterré ? Plus d'une semaine après l'attentat qui a pulvérisé un parking de l'aéroport de Madrid faisant deux morts , José Luis Zapatero, qui a fait de la fin de la violence au Pays basque la priorité de son mandat, a dû s'expliquer. Après avoir maintenu l'ambiguïté pendant plusieurs jours, le chef du gouvernement a avoué que le dialogue avec les séparatistes armés basques «est parvenu à son point final», précisant que c'est «ETA qui a rompu le processus et a commis une erreur gravissime». La déception de Zapatero, conscient que cette affaire peut lui coûter les législatives de l'an prochain, est à la mesure des espoirs que son exécutif nourrissait depuis l'annonce d'un «cessez-le-feu permanent» par ETA, le 22 mars 2006. D'après un sondage d'El Mundo, 47,9 % des Espagnols souhaitent renoncer pour toujours au dialogue avec «les terroristes basques», contre 33 % disposés à «suspendre [provisoirement] les pourparlers». Quant aux conservateurs du Parti populaire (PP), férocement opposés à toute négociation avec ETA, ils exigent une «rupture formelle» avec tout type de contacts. La veille de l'attentat du 30 décembre, Zapatero se montrait pourtant optimiste et affirmait que «la situation [était] bien meilleure qu'il y a un an». Les responsables espagnols se disaient, ce week-end, surpris par cet apparent double langage de l'orga