Menu
Libération
Reportage

Les Somaliens s'enflamment contre l'Ethiopie

Article réservé aux abonnés
Addis Abeba a promis de retirer ses troupes d'ici à deux semaines.
publié le 8 janvier 2007 à 5h20

Mogadiscio envoyé spécial

Une semaine, c'est exactement le temps qu'aura duré le fragile état de grâce du gouvernement fédéral de transition somalien (GFT) auprès de la population de Mogadiscio. Samedi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues du centre de la capitale. Les cortèges se sont formés spontanément au milieu de la matinée. Chaque fois, il a suffi qu'un petit groupe d'hommes, souvent d'ex-miliciens, enflamme un pneu sur la chaussée pour que les badauds les rejoignent. Des écoliers et des femmes, surtout, qui n'ont pas tardé à jeter des pierres sur les soldats gouvernementaux cantonnés dans les bâtiments officiels et, surtout, sur les militaires éthiopiens. D'abord hostiles au processus de désarmement décrété par le gouvernement, les slogans ont laissé place à l'émeute antiéthiopienne. Un à trois manifestants, dont un enfant de 13 ans, ont été tués, selon les bilans. En début d'après-midi, tout est rentré dans l'ordre et le gouvernement a annoncé le report du désarmement de la capitale.

Insécurité. Ces incidents ont révélé au grand jour le manque de confiance de la population envers le gouvernement qui, avec l'aide de l'armée éthiopienne, vient de chasser l'Union des tribunaux islamiques de Mogadiscio et des les grandes villes contrôlées par les islamistes dans le sud de la Somalie. En l'absence de désarmement, le niveau d'insécurité reste élevé à Mogadiscio. «Que voulez-vous que je fasse avec les 600 policiers dont je dispose ? se plaint le