Son ascension en 1998 fut météorique et mystérieuse. Sa chute cinq ans plus tard le fut tout autant. Après trois ans et demi d'instruction, le procès Khalifa s'est ouvert hier devant le tribunal criminel de Blida. Mais l'absence du principal protagoniste, Abdelmoumen Khalifa, réfugié en Grande-Bretagne depuis 2003, risque de priver de toute substance un procès présenté par Alger comme celui «d'un scandale financier sans précédent». Les apparences sont cependant sauves : 150 avocats se pressent à la barre, et 104 personnes sont poursuivies parmi lesquelles sept sont en fuite, à commencer par Khalifa pour «association de malfaiteurs, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels». Pourtant, la presse privée redoute un procès de «lampistes»(le Quotidien d'Oran) et se demande si la présence à Blida de celui par qui le scandale est arrivé est «vraiment souhaitée» en haut lieu (El Watan).
Et pour cause. En cette fin de décennie 90, Rafik Abdelmoumen Khalifa, 36 ans, affiche en moins de cinq ans une success-story qu'il jure «partie de rien» dans un pays où obtenir la moindre autorisation officielle relevait alors de la gageure. Le «premier empire privé diversifié du pays» affiche en effet une banque la Khalifa Bank, 700 000 clients et 130 agences quand la Banque d'Algérie n'en compte qu'une centaine , une compagnie aérienne, le sponsoring maillot de l'Olympique de Marseille, une chaîne de télévis