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Les antisquatteurs néerlandais menacés par la loi

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En rendant les squats illégaux, les Pays-Bas menaceraient un type de locataires qui occupent les logements vides pour un loyer dérisoire.
publié le 9 janvier 2007 à 5h21

Amsterdam de notre correspondante

Aux Pays-Bas, le squat est encore toléré. Tout bâtiment vide depuis plus d'un an peut être occupé. Une fois dans les lieux, les squatteurs appellent la police et font dresser le constat qu'ils ont bien installé le minimum «légal» ­ un lit, une table, une chaise. Dans les litiges qui ne manquent pas de suivre, les tribunaux accordent le bénéfice du doute aux squatteurs. A charge pour les propriétaires, s'ils veulent récupérer leurs biens, de prouver qu'ils vont en faire usage.

Dans ce pays densément peuplé, en proie à une pénurie structurelle de logements, le squatting a peu à peu perdu son aura de contre-culture. Pratiqué par 50 000 personnes entre 1965 et 2000, selon le chercheur Eric Van Duivenvoorden, il est devenu une stratégie de logement. Un système est apparu, dans les années 70, pour résister à ces envahisseurs. Des intermédiaires ont commencé à mettre en relation propriétaires absents et locataires temporaires, prêts à servir de protection antisquat en échange d'un loyer extrêmement modéré. De petites associations sont ainsi nées, comme Zwerfkei Bewaring, concurrencées depuis la fin des années 90 par des agences privées.

Adeptes. Au début du mouvement antisquat, les propriétaires devaient payer pour le service qui leur était rendu. «Aujourd'hui, ce sont les locataires qui paient, explique Nicole, de l'agence Anti-Kraak, 150 euros par mois tout compris pour un appartement à Amsterdam.» Un tarif équivalent à l