Depuis dimanche, l'armée américaine a lancé plusieurs raids aériens en Somalie contre des islamistes liés, selon Washington, au réseau terroriste Al-Qaeda. C'est la première fois depuis plus de dix ans que les forces américaines interviennent militairement en Somalie, un pays où ils avaient subi un revers cuisant au début des années 90. Elles ont notamment visé des responsables présumés d'Al-Qaeda, dont le Soudanais Abou Talha al-Soudani, qu'elles considèrent comme le chef du réseau terroriste pour l'Afrique de l'Est. Dans un entretien au Monde, le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, assure que ses troupes ont «blessé des gens venant du Yémen, du Pakistan, du Soudan, du Royaume-Uni».
Hier, selon des témoins et des responsables somaliens interrogés par l'AFP, des hélicoptères américains ont encore visé plusieurs objectifs dans une zone située près de la frontière avec le Kenya, où, après avoir été défaits, fin décembre, par l'armée éthiopienne et ses alliés somaliens, les combattants islamistes se sont repliés. Ces raids auraient fait au moins 19 morts civils.
Les Etats-Unis traquent notamment les responsables présumés des attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, préparés selon eux depuis le territoire somalien. Revendiquées par Al-Qaeda, ces opérations avaient fait plus de 200 morts. Depuis, et plus encore après les attentats du 11 septembre 2001, Washington n'a cessé de surveiller de près la situation en Somalie, craigna