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Libération

ETA pour la paix et l'action armée à la fois

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Les séparatistes revendiquent l'attentat de Madrid et maintiennent leur cessez-le-feu.
publié le 10 janvier 2007 à 5h23

Madrid de notre correspondant

L'organisation ETA s'est surpassée hier dans le grand écart. Dix jours après l'attentat contre un parking de l'aéroport de Madrid qui a fait deux morts, le communiqué de l'organisation terroriste basque assure que son «cessez-le-feu permanent», annoncé le 22 mars, est «toujours valable». Ainsi que le dialogue amorcé depuis cette date avec le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero. Ce dernier a confirmé, ce week-end, que pour lui le processus de négociation à peine ébauché était arrivé «à son point final». Dans son communiqué publié dans le quotidien indépendantiste basque Gara, ETA ne voit aucune contradiction entre la nécessité de poursuivre les pourparlers avec Madrid et la revendication de cet attentat qui, pour la première fois depuis mai 2003, a fait des victimes mortelles.

«Humiliation». ETA semble regretter les deux morts, sans pour autant s'en sentir responsable : «L'objectif de cette action armée n'était pas de faire des victimes.» Les séparatistes basques en attribuent au contraire la faute à «la politique répressive du gouvernement et à l'humiliation subie par la gauche abertzale [patriote basque, ndlr]». En clair, Zapatero aurait du sang sur les mains pour ne pas avoir satisfait leurs exigences...

Quelles exigences, au juste ? En mars 2006, lors de l'annonce de sa trêve, ETA ne posait aucune condition, à la différence des précédents cessez-le-feu, en 1989 et en 1998. Ce q