Dernier ciment de l'unité du pays, la monarchie belge est ébranlée par un scandale qui touche le mal-aimé de la maison royale, le prince Laurent, fils cadet du roi Albert II et onzième dans l'ordre de succession dynastique. Il ne s'agit pas d'une affaire de moeurs, comme celles dont la royauté britannique a le secret, mais d'une histoire d'argent, dont le prince belge, âgé de 43 ans, semble être très friand.
Travaux. Mis en cause depuis des semaines par la presse et d'anciens proches, le prince Laurent a consenti hier à témoigner en personne devant un tribunal d'Hasselt, en Flandre, dans une affaire de détournement de fonds au détriment de la Marine dont il a été le bénéficiaire. Un précédent dans l'histoire du royaume. Jamais interrogé par la police en six ans d'enquête, le prince a simplement dit qu'il ignorait l'origine frauduleuse de l'argent qui a servi à faire des travaux dans sa résidence, la villa Clémentine.
Le prince aura fort à faire pour convaincre l'opinion, alors que plusieurs des onze prévenus, des hommes d'affaires limbourgeois et d'anciens officiers, accusés d'avoir détourné 2,2 millions d'euros de fonds publics appartenant à la Marine, se sont répandus dans la presse au cours des dernières semaines pour stigmatiser le style de vie du fils cadet du roi, notamment son goût du luxe. Une partie de cet argent, 175 000 euros, aurait servi à la réfection mais aussi à l'ameublement de la villa du prince.
Son principal accusateur est son ancien conseiller, le colonel N