Vienne de notre correspondant
Après sept ans dans l'opposition, les sociaux-démocrates autrichiens sont de retour au pouvoir, après leur courte victoire aux législatives du 1er octobre 2006. Mais le nouveau chancelier, Alfred Gusenbauer, a payé très cher son accord de coalition avec les conservateurs de l'ÖVP. Après plus de cent jours de négociations parfois très difficiles, le SPÖ leur a cédé pratiquement tous les ministères clés : Finances, Economie, Affaires étrangères et Intérieur. «On aura un chancelier rouge à la tête d'un gouvernement noir», a commenté le chef des Verts (opposition), Alexander van der Bellen.
Pire, Gusenbauer a dû faire une croix sur deux de ses principales promesses de campagne : l'annulation du très impopulaire contrat d'achat de 18 avions de chasse Eurofighter et l'abrogation des droits d'inscription dans les universités. Les étudiants auront seulement la possibilité de se faire rembourser les quelque 360 euros de frais semestriels contre 60 heures de travaux d'utilité publique. Depuis, jeunesses socialistes et étudiants manifestent quotidiennement aux cris de «trahison», le site du SPÖ est inondé de courriels furieux et des centaines d'adhérents ont déjà renvoyé leur carte du parti.
Wolfgang Schüssel, chancelier conservateur sortant, peut donc se frotter les mains. Il a confirmé ses qualités de redoutable manoeuvrier, réussissant à perdre les élections, mais gagner les négociations. Après les législatives de 1999, alors que le SPÖ é