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Libération

Ortega pris en tenaille entre Bush et Chávez

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L'ancien guérillero sandiniste a été investi hier à la présidence du Nicaragua.
publié le 11 janvier 2007 à 5h24

Celui qui fut l'une des pires bêtes noires de Washington en Amérique latine est de retour. L'ex-guérillero castriste Daniel Ortega a été investi hier président du Nicaragua après sa victoire à l'élection du 5 novembre. George W. Bush avait envoyé pour l'occasion son secrétaire à la Santé, Michael Leavitt, et son secrétaire d'Etat adjoint à l'Amérique latine, Thomas Shannon. Le président américain s'est aussi fendu directement, lundi, d'un coup de fil à Daniel Ortega «pour le féliciter et féliciter le peuple nicaraguayen de son engagement pour la démocratie», assure un porte-parole de la Maison-Blanche. Une «conversation positive», selon Daniel Ortega.

On est loin des années 80 quand, après avoir renversé le dictateur Anastasio Somoza, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) du même Ortega avait dirigé une première fois le pays. A l'époque, Washington tentait ouvertement de le renverser, par un embargo économique et en aidant la «Contra» qui s'affrontait aux sandinistes dans une guerre civile qui a fait plus de 30 000 morts. Ces temps de fin de guerre froide ne sont pas si lointains : le nouveau secrétaire à la Défense de Bush, Robert Gates, fut l'un de ceux qui avait défendu l'idée d'une intervention militaire américaine directe contre le Nicaragua en 1984, alors qu'il travaillait pour la CIA.

Lundi, pourtant, George W. Bush a proposé de discuter avec le nouveau président nicaraguayen de «sujets de coopération possibles», avec les Etats-Un