Malgré la pendaison de Saddam Hussein le 30 décembre, le procès pour le génocide kurde continue à Bagdad devant le Tribunal spécial irakien. Le principal accusé est désormais son cousin, Ali Hassan al-Majid, surnommé «Ali le Chimique» pour son recours systématique aux gaz de combat contre les populations civiles notamment lors de l'opération Anfal («butin de guerre») qui, en 1988, fit 180 000 victimes kurdes. L'armée irakienne avait alors rasé des centaines de villages. «Oui, j'ai donné comme instruction de considérer ces villages comme des zones interdites et j'ai donné l'ordre d'arrêter les personnes qui y seraient trouvées et de les exécuter après avoir enquêté sur elles», a reconnu Ali Hassan al-Majid qui comparaît avec cinq autres responsables du parti Baas irakien.
L'accusation a passé un enregistrement d'une voix présentée comme étant celle d'Al-Majid, qui y parle de la nécessité de se débarrasser des «saboteurs kurdes». Il a néanmoins affirmé «avoir pris seul la décision des déplacements de population sans en référer au haut commandement militaire ou au parti Baas». Les prévenus ont affirmé que la campagne Anfal avait une légitimité militaire car elle visait la guérilla du nord du Kurdistan qui s'est rangé du côté des Iraniens pendant la guerre Iran-Irak. Ali Hassan al-Majid et les cinq autres accusés, d'anciens hauts responsables, risquent tous la peine de mort.
L'ex-responsable du nord de l'Irak, désigné par Saddam lui-même, a toutefois nié toute