Seule trace visible de l'attaque matinale contre l'ambassade des Etats-Unis à Athènes, une vitre brisée. Peu avant 6 heures, vendredi, une roquette a été tirée contre l'immeuble le mieux gardé de la capitale grecque. Survolant la barrière en acier du massif bâtiment style Bauhaus, une véritable forteresse au coeur d'Athènes, elle visait l'emblème de l'aigle américaine et a fini dans les toilettes d'un bureau du 3e étage.
Revendiquée par l'organisation Lutte révolutionnaire, apparue en 2003, l'explosion n'a fait aucun blessé. Symbolique, ne visant pas un bain de sang, au vu de l'heure matinale, cette attaque place le gouvernement grec dans une situation embarrassante. Athènes se targuait d'avoir mis fin à la menace d'extrême gauche. En 2002, la police était parvenue à démanteler 17 Novembre, un mouvement terroriste au palmarès meurtrier qui bénéficia longtemps d'une forme d'impunité une conséquence de sa constitution à l'époque de la résistance à la junte des colonels (1967-1974).
«Le gouvernement a baissé sa garde ces derniers mois, explique Vassilis Lambropoulos, auteur d'un livre sur la gauche révolutionnaire. Avec la plupart des membres du 17 N en prison, il pensait, à tort, s'être débarrassé du terrorisme. Il revendiquait aussi l'efficacité des mesures de sécurité prises lors des Jeux olympiques en 2004.»
Le tir de roquette de vendredi évoque la méthode du 17 N : armement sophistiqué et rapidité dans l'attaque. «Les enquêteurs pensent que certains me