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Libération

ETA déchire l'Espagne politique

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publié le 16 janvier 2007 à 5h28

Madrid de notre correspondant

Avec l'attentat du 30 décembre à l'aéroport de Madrid (qui a fait deux victimes, les premières depuis mai 2003), ETA a provoqué une fracture apparemment irréconciliable entre les deux grandes forces politiques espagnoles. Cette rupture marquée entre les socialistes et les conservateurs du Parti populaire (PP), qui utilisent l'attentat d'ETA pour affaiblir le Parti socialiste (PSOE), met José Luis Zapatero dans une situation très difficile à quatre mois des municipales et des régionales. D'après un sondage réalisé peu après l'attentat par l'institut de sondage Sigma-Dos, la popularité du Premier ministre est en chute libre. Selon cette enquête, le PSOE obtient les mêmes intentions de vote (42 %) que le PP, alors que l'avance socialiste était de 6 points il y a quatre mois.

«Manque de clairvoyance». José Luis Zapatero s'est montré bien trop confiant au cours de ce processus de paix avec ETA engagé en mars 2006. «C'est la plus grande opportunité historique d'en finir avec quatre décennies de terrorisme», avait-t-il répété à l'envi, laissant entendre à l'opinion publique que la dernière organisation terroriste active en Europe allait disparaître sous son mandat. «Zapatero a bien sûr eu raison de tenter le dialogue, estime le politologue Santos Julia. Mais il a manqué de clairvoyance, et aurait dû l'interrompre dès l'automne, lorsqu'il était évident qu'ETA se réarmait.»

Au cours d'un discours très attendu hier à la Chambre des déput