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Libération

Le final piteux d'un militaire «high-tech»

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Jusqu'à l'opération au Liban, le général Haloutz passait pour l'un des plus brillants éléments de Tsahal • Même si certains lui reprochaient sa dureté et son absence d'état d'âme •
par Marc SEMO
publié le 17 janvier 2007 à 7h00

Le général Haloutz a démissionné de son poste de chef d'état-major de l'armée une quinzaine de jours avant la remise des conclusions de la commission d'enquête sur les dysfonctionnements de Tsahal lors des 33 jours de guerre au Liban. Dans sa lettre de démission au Premier ministre israélien Ehud Olmert,  il met en avant sa «conception de sa responsabilité» pour justifier sa décision. A vrai dire il n'avait plus guère le choix. Premier aviateur devenu patron de l'armée, en juin 2005, ce général de 58 ans, n'est pas un bouc émissaire et porte d'évidentes responsabilités dans le fiasco de  l'opération contre le Hezbollah.« Il y a eu une faillite de la stratégie du tout aérien dont il fut l'instigateur influencé par les théoriciens américains; or les quelque 12 000 sorties aériennes effectuées pendant l'opération n'ont manifestement pas atteint leur objectif», expliquait l'historien Pierre Razoux (Libération 11/11/07)  soulignant que «du coup l'etat-major n'avait ni plan B, ni porte de sortie de crise et n'a pas eu d'autre alternative que d'engager  in extremis ses troupes terrestres dans de très  mauvaises conditions».

L'état d'impréparation des troupes au sol, les dysfonctionnement dans le commandement et dans l'approvisionnement des troupes, y compris les commandos d'élite, avaient suscité la colère en Israël. Les réservistes revenant du sud Liban s'étaient déchaînés multipliant lettres ouvertes, pétitions, rassemblements devant la Knesset (le parlement), jusqu'à l'