Mexico de notre correspondante
«Si les pauvres n'ont pas de tortilla, qu'ils mangent des gâteaux !» s'écrie la première dame du Mexique, habillée en Marie-Antoinette, aux côtés de son mari, le président Felipe Calderón, perruque poudrée et jabot de dentelle. La célèbre phrase de la reine, revisitée par l'humoriste Helguera dans un dessin paru dans le quotidien La Jornada, illustre ce qui pourrait devenir la première crise du nouveau chef de l'Etat, moins de cinquante jours après sa prise de fonctions.
A l'origine de la grogne populaire, la hausse du prix de la tortilla de maïs, aliment de base des Mexicains, qui a grimpé en flèche depuis le début de l'année. Il avait déjà augmenté de près de 14% en 2006, et de 30% en trois ans. Depuis quelques jours, les manifestations se multiplient, dans la capitale et les principales villes du pays. Hier, tapant sur des casseroles et criant «Nous voulons des tortillas, pas du pain! Sans maïs, il n'y a pas de pays», les manifestants ont marché sur le ministère de l'Economie pour réclamer la démission du nouveau titulaire, jugé incapable de gérer le problème.
«Nous avons abandonné l'agriculture»
L'opposition le «président légitime» et rival malheureux de Calderón, Andrés Manuel López Obrador en tête organise le mouvement de résistance civile pour la défense des petits producteurs et des couches les plus pauvres de la population. Et met en cause le traité de libre commerce signé avec les Etats-Unis et le Canada en