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Libération

Guinée : un mort et la paralysie générale

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Troisième victime hier alors que la grève continue et que le Président s'obstine.
publié le 19 janvier 2007 à 5h33

Les affrontements entre police et manifestants ont fait un troisième mort hier en Guinée, et l'issue de cette nouvelle crise, où le désespoir d'une population paupérisée s'ajoute à la guerre de succession d'un président malade, semble incertaine. Au dixième jour de la grève générale illimitée lancée par les syndicats guinéens, la troisième en un an, les principales villes du pays sont paralysées et la production de bauxite, première source de devises, est interrompue. Le mouvement, largement suivi, mêle revendications sociales et protestation contre le régime du président Lansana Conté, 72 ans.

En allant libérer lui-même, à la mi-décembre, deux de ses proches, l'ex-président du patronat Mamadou Sylla et l'ancien ministre Fodé Soumah, inculpés de détournement de fonds publics, le chef de l'Etat a mis le feu aux poudres. Au pouvoir depuis 1984, le président Conté, qui à cette occasion se serait exclamé : «La justice, c'est moi !», semble avoir perdu contact avec la réalité. Mercredi soir, lors d'une brève rencontre avec des leaders syndicaux à Conakry, il les aurait menacés physiquement. Selon le secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), Ibrahima Fofana, cité par le site GuineeNews.org, il aurait d'abord déclaré être «humilié, déshabillé, déculotté» par les syndicalistes, avant de les avertir : «Je risque de vous tuer tous les quatre [Dr Fofana, Rabiatou Diallo, Yamoudou Touré et Dr Baldé, tous responsables syndicaux, ndlr].