Le cadavre est resté au sol couvert d'une bâche blanche pendant plus d'une heure. «L'Etat assassin va rendre des comptes!» et «Vive l'amitié entre les peuples», scandait une petite foule d'amis et de collègues. Cible des ultranationalistes pour ses propos sur le génocide arménien et plusieurs fois poursuivi par la justice, Hrant Dink, 52 ans, directeur de publication d'Agos, a été tué vendredi de trois balles à l'entrée du journal principal hebdomadaire arménien de Turquie. «Un jeune homme de 18-19 ans, vêtu d'un pull rouge et avec un chapeau blanc a tiré avant de prendre la fuite», a déclaré un témoin. La police d'Istanbul a arrêté deux suspects relâchés trois heures plus tard.L'assassinat de ce journaliste, symbole du combat pour les droits des minorités, et notamment de la minorité arménienne (60.000 personnes) a mis le pays sous le choc, alors que les tensions s'accumulent avec Bruxelles, un peu plus d'un an après l'ouverture des négociations d'adhésion.
«Cet attentat ne vise pas uniquement Hrant Dink : cette balle a été tirée contre l'unité nationale, la liberté d'expression et la vie démocratique», a martelé le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, issu du mouvement islamiste, évoquant «des forces obscures nationales ou internationales». Vendredi en fin de journée, l'assassinat n'avait toujours pas été revendiqué. Mais beau
La Turquie choquée par l'assassinat d'un journaliste
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The covered body of Turkish-Armenian editor Hrant Dink lies on the pavement after he was shot dead by an unidentified assailant in front of his newspaper office in Istanbul January 19, 2007. REUTERS/Stringer (TURKEY) (Le corps de Hrant Dink, abattu vendredi à Istanbul.)
par Ragip DURAN
publié le 19 janvier 2007 à 7h00
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