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Libération

La Guinée anti-Conté jusqu'au bout de la grève

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Les syndicats demandent le départ du Président depuis douze jours.
publié le 22 janvier 2007 à 5h35

La grève générale en vigueur depuis le 10 janvier prend un tour de plus en plus violent et politique en Guinée. Depuis le début du mouvement, dix personnes ont trouvé la mort dans des violences et les manifestants réclament désormais ouvertement le départ du chef de l'Etat, Lansana Conté, jugé incapable de gouverner et tenu pour responsable de la corruption et de la misère qui rongent le pays. Avec un revenu moyen de 40 euros par mois et une inflation de 35 % par an, les Guinéens n'arrivent plus à payer de quoi se nourrir.

Paralysée. Hier, 2 000 personnes, des femmes en majorité, ont manifesté à Labé, dans le centre du pays, pour demander le départ du Président. «A bas le général !» «Adieu Conté !» «Changement forcé, vive la République !» pouvait-on lire sur les banderoles. Après l'intervention de la police, un groupe de jeunes manifestants a tranché la gorge à une effigie du chef de l'Etat, avant de la placer dans un cercueil qu'ils ont fait défiler dans les rues de la ville. D'autres ont incendié la maison de Brada Dramé, préfet de Dubréka, une ville proche du village natal de Conté. Hier, une femme, blessée vendredi à Kissidougou, a succombé à ses blessures. Vendredi, les violences avaient gagné Nzérékoré, la deuxième ville du pays, près des frontières avec le Liberia, la Sierra Leone et la Côte-d'Ivoire : l'armée avait ouvert le feu, tuant trois personnes et faisant douze blessés, lorsque des manifestants ont entrepris de piller la résidence du préfet. La police a