Belgrade envoyée spéciale
Ils ont des noms qui fleurent bon la nostalgie : Zvezda (Etoile), Jadran (Adriatique), Kozara (la plus grande bataille des partisans de Tito contre les nazis) ou encore Odeon. Ils sont situés en plein centre de Belgrade, près de Terazije et de la place de la République, des emplacements que s'arrachent à prix d'or les nouvelles boutiques européennes ou à consonance étrangère. En bref, ces cinémas qui furent ceux de toute une jeunesse belgradoise devraient attirer les foules. Mais ils sont fermés depuis des mois pour fait de grève. Sur les vitrines d'ordinaire réservées aux spectacles à venir, des affichettes. Elles proclament que la centaine d'employés de ce qui fut la plus grande entreprise de distribution de films de la capitale serbe, Beograd Film, réclame non seulement des mesures sociales, mais avant tout la poursuite de la privatisation entamée il y a quatre ans et arrêtée sans explications.
Ces privatisations et, en général, l'accélération des réformes économiques se sont pour la première fois en Serbie trouvées au centre des préoccupations des partis politiques qui briguaient, dimanche, le suffrage des électeurs aux législatives. A ce jour, 55 % de l'économie appartient au secteur privé, un faible pourcentage pour un pays qui ne cache pas ses ambitions d'intégrer un jour l'Union européenne. L'arrivée aux affaires, en 2003, d'une coalition minoritaire dirigée par le Premier ministre conservateur Vojislav Kostunica, avec le soutien sans partic