Sa dernière apparition publique remontait à la toute fin décembre, juste avant la chute de Kismayo. Depuis la chute du grand port du sud de la Somalie, personne n'avait revu le cheikh Chérif Ahmed, le numéro 2 des Tribunaux islamiques, fuyant les troupes éthiopiennes et somaliennes lancées à ses trousses. La traque s'était poursuivie jusqu'à la frontière somalo-kényane, où l'aviation de guerre américaine a même bombardé les combattants islamistes, les accusant d'abriter des membres d'Al-Qaeda, impliqués dans les attentats de Nairobi et Dar es-Salaam en 1998 et de Mombasa en 2002.
Cheikh Chérif Ahmed est réapparu hier à Nairobi, où il s'est rendu aux autorités kenyanes. Selon des diplomates, il est en garde à vue, sous la protection des forces de sécurité dans un hôtel de Nairobi. Il a été arrêté, avec trois autres Somaliens, au poste frontière de Hulugho.
Céder. Le cheikh Chérif Ahmed, qui occupait le poste de chef du conseil exécutif de l'Union des tribunaux islamiques, est un ancien professeur de géographie, modéré et issu du soufisme. Jusqu'à la prise de Mogadiscio en juin dernier, il a été la principale figure publique du mouvement, avant de céder la place à Hassan Dahir Aweys, vieux routier de l'islamisme somalien, nettement plus politisé et radical. Mais, lorsqu'il s'agissait d'appeler au jihad contre «l'envahisseur éthiopien», kalachnikov à la main, le cheikh Chérif n'était pas en reste.
Sa reddition va relancer les pressions en faveur d'un dialogue national en S