Washington de notre correspondant
Dans le traditionnel discours annuel sur l'état de l'Union, George W. Bush écrira le dernier chapitre de sa présidence. Il promet d'être sombre : la guerre en Irak est un désastre ; la campagne pour sa succession a commencé plus tôt que prévu, deux ans avant la fin de son mandat ; les démocrates, qui tiennent le Congrès depuis les dernières élections de novembre, le harcèlent et, surtout, les républicains lui tournent le dos. Devenu un «canard boiteux», il frôle des niveaux d'impopularité que seuls avaient atteints jusqu'alors les présidents Richard Nixon, en plein scandale du Watergate (1974), et Harry Truman, au moment de la guerre de Corée (1950-1953). Il n'y a plus que 28 % des Américains pour l'approuver, selon un sondage CBS-New York Times publié hier. Selon une enquête ABC-Washington Post, 71 % des personnes interrogées estiment que le pays «va dans la mauvaise direction». Un pessimisme inégalé aux Etats-Unis depuis plus de dix ans, juge le Post. La manière dont la Maison Blanche gère la guerre qu'elle a déclenchée en 2003 en Irak, principal facteur de mécontentement, n'est plus approuvée que par 17 % des Américains.
Chrétien. Dans son allocution télévisée (prononcée ce matin à 3 heures, heure française), Bush devait néanmoins à nouveau justifier sa décision, annoncée voilà deux semaines, d'envoyer à Bagdad 21 500 soldats supplémentaires. «Il s'agit de la lutte idéologique décisive de notre époque», av