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Libération

« On sait que la France peut nous aider, mais nous aider autrement »

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Solange Konée, Ivoirienne aux engagements multiples évoque l'appel lancé aux candidats à la présidentielle française.
par Stéphanie Braquehais
publié le 24 janvier 2007 à 7h00

Elle a de multiples de casquettes: responsable d'une plate-forme d'ONG pour l'annulation de la dette des pays en développement, présidente de la marche mondiale des femmes, membre du comité d'organisation du forum social dans son pays. Solange Koné, ivoirienne, la quarantaine, visage fin, le ton assuré d'une femme rompue aux joutes verbales, évoque cet appel lancé aux candidats à la présidentielle en France. Cette lettre qui circule pour le moment parmi plusieurs ONG africaines, à l'initiative notamment du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) et qui devrait être rendue publique dans quinze jours. Enième dénonciation de la Françafrique ? « Il ne s'agit pas de se lever un beau matin et de se pointer à l'ambassade de France pour dire : "Partez." » Les extrémistes, elle les connaît bien et ne veut pas être assimilés à eux. « Mon pays a sombré dans la guerre civile et j'étais bien contente quand les forces françaises sont intervenues! On m'a menacée de mort en Côte d'Ivoire. J'ai été traitée de pro-rebelle ou pro-française. » Solange veut s'adresser aux candidats à la présidentielle. « Quand Sarkozy est venu au Mali ou Ségolène au Sénégal, ils n'ont fait que parler de l'immigration, mais ils ne s'intéressent pas au vrais problèmes économiques et sociaux du continent. Ils n'ont pas d'égard pour la population ! Avant la guerre, les gens de mon pays restaient, maintenant, cela me fait