Washington de notre correspondant
La nouvelle majorité démocrate au Congrès américain a répliqué hier de manière cinglante à la main tendue proposée mardi par George W. Bush lors de son discours annuel sur l'état de l'Union. Jim Webb, un sénateur de Virginie dont le fils est GI en Irak, a été choisi par le camp démocrate pour riposter. Il a exigé la mise en place d'une politique qui «permet[te] à nos forces combattantes de quitter l'Irak». Bush, a-t-il dit, a mené le pays en guerre «de manière téméraire» en balayant d'un revers de manche les avis du chef d'état-major de l'armée et de bien d'autres. «La majorité du pays tout comme celle de nos militaires et du Congrès ne soutient plus cette guerre», a rudement souligné Webb. Si le Président ne change pas de direction, nous lui montrerons le chemin.»
«Escalade». Hier, la commission des Affaires étrangères du Sénat lui a infligé un sévère désaveu en adoptant un projet de résolution non contraignant condamnant le déploiement en Irak de 21 500 militaires supplémentaires. Même son propre camp n'est plus solidaire. Au moins cinq républicains influents y compris le très respecté John Warner, vétéran de la Seconde Guerre mondiale sont prêts à le défier. Plusieurs candidats à l'investiture démocrate pour la présidentielle 2008, dont la favorite Hillary Clinton, envisagent eux une mesure législative visant à plafonner les effectifs en Irak. La proposition de Bush, «c'est du déjà-vu, on a déjà essayé»,