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Affaire Litvinenko : soupçons convergents sur Lougovoï

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Venu des services secrets, l'homme d'affaires russe a rencontré l'ex-agent le jour de son empoisonnement. Londres va demander son extradition.
publié le 27 janvier 2007 à 5h42

Moscou de notre correspondante

A Londres, il est suspecté d'avoir commis le premier empoisonnement d'un homme au polonium 210 et d'avoir laissé des traces radioactives dans plusieurs grands hôtels. A Moscou, il est un homme d'affaires bien protégé, qui allait et venait tranquillement, vendredi, dans le hall de l'hôtel SAS Radisson Slavyanskaya, à partir duquel il dit diriger une société productrice de boissons russes. Andreï Lougovoï, 41 ans, ancien agent du KGB reconverti en homme d'affaires, est soupçonné par la police britannique d'avoir participé à l'empoisonnement de l'opposant russe Alexandre Litvinenko : Scotland Yard a réuni assez de preuves pour demander bientôt son extradition, affirmait vendredi le quotidien britannique The Guardian. Très élégant dans son costume gris à rayures roses rehaussé d'une cravate fluo, l'intéressé a réagi par une boutade. «Vous pouvez écrire que Lougovoï a ri de bon coeur quand il a lu l'article à propos de son extradition», a-t-il lancé aux agences de presse.

Libération l'a croisé dans un hall de l'hôtel Slavyanskaya, marchant à grands pas tout en parlant avec animation au téléphone, avant de se réfugier dans ses bureaux. Sa compagnie produit des boissons telles que le kvass et le sbiten, et se flatte de défendre les «traditions» russes face aux «compagnies occidentales» qui «se sont emparées» du marché. Auparavant, Lougovoï a longtemps travaillé pour les services secrets russes, pui