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Libération

«Vous n'êtes pas des gardiens de musée !»

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Les militaires de la Kfor qui protègent les monastères orthodoxes se préparent à une situation tendue.
publié le 27 janvier 2007 à 5h42

Kosovo envoyé spécial

Pour le Noël orthodoxe (1), mère Anastasia et ses six religieuses de Devic avaient préparé des gâteaux à la noix de coco, qu'elles ont offerts aux 18 militaires français qui gardent, jour et nuit, leur monastère. Au fond d'une étroite vallée, il se remet lentement de ses blessures. En mars 2004, des émeutiers albanais de la ville voisine de Skanderaj l'avaient entièrement saccagé et les religieuses avaient dû être évacuées par les soldats de l'Otan. Revenues, elles demeurent sous haute protection, en plein coeur d'un fief de l'UÇK, le Parti radical albanais.

«Frustrations». En 2004, après des années de calme relatif, une éruption de violence contre les Serbes avait causé la mort de 19 personnes au Kosovo ; 550 maisons et 27 édifices religieux avaient été détruits. L'organisation Human Rights Watch dénonçait «l'incapacité de l'Otan et de l'ONU à protéger les minorités».

Trois ans après, la peur d'une nouvelle crise est dans tous les esprits. La communauté internationale doit se prononcer rapidement sur le nouveau statut du Kosovo (lire page précédente). D'un côté, les Albanais (92 % de la population) aspirent à l'indépendance, alors que les 250 000 Serbes ne veulent pas en entendre parler. «C'est l'annonce du statut qui conditionnera la situation», analyse un officier français de renseignement, qui craint que «les frustrations soient attisées». Sur le terrain, les incidents se multiplient : sabotage de la voie ferrée le 8 décembre, meur