La décision était attendue, mais elle n’en est pas moins historique. En confirmant les charges d’enrôlement forcé d’enfants soldats pesant contre l’ancien chef d’une milice de République démocratique du Congo (RDC), Thomas Lubanga, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye viennent d’ouvrir la voie au premier procès devant cette juridiction créée en 2002. Même si les organisations de défense des droits de l’Homme, telle Human Rights Watch, regretteront que Thomas Lubanga, qui fut durant des années l’un des hommes les plus craints de l’Ituri (est de la RDC), ne soit pas poursuivi pour l’ensemble des exactions dont il est accusé par la population civile.
A l’époque des crimes qui lui sont reprochés, il présidait l’Union des patriotes congolais (UPC) et était le commandant en chef de sa branche armée, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), l’une des milices les plus dangereuses de la province.
Cette décision marque une étape supplémentaire dans la lutte contre l’impunité. Dans quelques mois, une autre juridiction - le Tribunal spécial chargé de la Sierra Leone - devrait juger l’ancien président du Liberia, Charles Taylor. L’Union africaine a également demandé au Sénégal, où il a trouvé refuge, de juger l’ancien président du Tchad, Hissène Habré.
Lubanga est le seul accusé à être détenu par la CPI, mais d’autres mandats sont en cours, visant des membres de l’Armée révolutionnaire du Seigneur (LRA), mouvement de rébellion ougandais. Le procureu