Berlin de notre correspondante
Trente ans après le suicide en prison, à l'automne 1977, de la figure de proue et fondateur de la Fraction armée rouge (RAF), l'ombre de Baader et des années de plomb gêne toujours l'Allemagne. Un moment menacé par un mouvement terroriste sans équivalent en Europe, l'Etat allemand continue de régler ses comptes avec les derniers fantômes de la bande à Baader.
Quatre anciens terroristes sont toujours en prison et la libération prochaine de deux d'entre eux vient de réveiller un débat passionné. Brigitte Mohnhaupt, 57 ans, et Christian Klar, 54 ans, avaient été condamnés en 1985 à la prison à vie pour une série d'assassinats commis en 1977 : le procureur général Buback, le patron de la Dresdner Bank Jürgen Ponto et le patron des patrons allemands Hanns-Martin Schleyer sont abattus en l'espace de quelques mois.
Hors normes. L'Allemagne, choquée par cette vague sanglante, met en place un système de répression sans précédent depuis la guerre. Arrêtés les uns après les autres, les membres de la RAF sont soumis à des conditions de détention hors normes. Les mesures d'isolement total sont critiquées, notamment en France, Jean-Paul Sartre prenant la tête des comités de défense.
Klar et Mohnhaupt, condamnés chacun cinq fois à la perpétuité, viennent de passer vingt-quatre ans derrière les barreaux. Selon la loi, ils sont prochainement libérables. Brigitte Mohnhaupt, qui arrive au bout de sa peine de sûreté, a demandé sa mise en liberté conditionnelle. Avec l