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Libération
Interview

«Personne ne peut prendre le risque de la guerre civile»

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publié le 29 janvier 2007 à 5h43

Jérusalem de notre correspondante

Abdel Majeed Sweilem, docteur en sciences politiques à l'université Al-Qods, à Jérusalem-Est, qualifie de «conflit très violent» les affrontements entre le Hamas et le Fatah, mais refuse d'employer le terme de «guerre civile».

Pourquoi les violences entre le Fatah et le Hamas, endémiques ces derniers mois, ont-elles repris depuis quelques jours ?

Ces dernières semaines, le Hamas s'est senti dépassé par le Fatah, il a pris conscience que le vent commençait à tourner. Les Palestiniens ont clairement montré qu'ils rejetaient la violence utilisée par le Hamas contre certains cadres du Fatah. Les militants du Hamas pensaient contrôler Gaza, mais après le discours de Mohammed Dahlan [début janvier, l'homme fort du Fatah et ancien chef de la sécurité palestinienne dans la bande de Gaza a promis que le Fatah riposterait au Hamas, ndlr] lors de la manifestation du Fatah à Gaza, qui avait rassemblé près de 200 000 personnes, ils ont compris que la rue palestinienne n'était plus aussi massivement derrière eux.

Peut-on parler de guerre civile ?

Il s'agit d'un conflit très violent, mais pas d'une guerre civile. Ni le Fatah ni le Hamas ne peuvent prendre le risque de transformer ce conflit en guerre civile car ils savent que l'équilibre des forces est tel que cette option serait suicidaire. Surtout, malgré sa violence, ce conflit est circonscrit, c'est un conflit pour le pouvoir politique auquel ne participe pas l'ensemble de la population