Dublin envoyée spéciale
Hier, 890 délégués du parti républicain Sinn Féin, réunis à Dublin en Ard Fheis (assemblée extraordinaire), ont voté à 90 % en faveur de la reconnaissance de la police nord-irlandaise. Le geste est historique et devrait permettre, si le camp protestant le veut, de mettre fin formellement à la guerre d'Irlande du Nord. Depuis la création de la RUC (Royal Ulster Constabulary), en 1921, le parti avait toujours refusé de reconnaître cette institution, perçue comme le bras armé de l'unionisme.
Cette marge confortable permet au leader du parti, Gerry Adams, d'accentuer la pression sur le parti protestant, le DUP du révérend Ian Paisley, afin qu'il accepte de partager le pouvoir avec l'ennemi républicain. Car Adams peut se targuer d'avoir rempli sa part du contrat. Et se rapproche de ses deux objectifs : la résurrection de l'assemblée locale d'Irlande du Nord de Stormont, le 26 mars, et la dévolution des pouvoirs judiciaire et policier, prévue en Irlande du Nord à l'horizon 2008.
C'est dans une salle comble à l'est de Dublin que le leader de Sinn Féin a salué le vote de ses troupes : «Aujourd'hui, vous avez créé l'occasion de changer le paysage politique de cette île pour toujours. Vous avez créé l'occasion de faire avancer significativement notre combat.» Auparavant s'étaient succédé à la tribune, pendant près de six heures, une soixantaine de délégués et membres du parti. Un tiers seulement avait appelé à voter non. En ce jour du 35e anniversaire du Bl