Addis-Abeba de notre correspondante
Au terme de plusieurs jours de rumeurs et de tractations, c'est finalement le Ghanéen John Kufuor qui est nommé à la présidence de l'Union africaine («l'ONU africaine»). Un pays réputé en Afrique pour la qualité de sa démocratie, un candidat beaucoup plus consensuel que le Soudan. «Le Soudan s'est désisté, sans faire de discussions», a affirmé un responsable de l'UA. Pour la deuxième année consécutive, le président soudanais Omar el-Béchir passe son tour, sans réelle surprise. «La majorité des pays africains étaient opposés à cette présidence», assure une source proche du sommet.
«Guerre silencieuse». Le Darfour pèse lourd dans la balance. Depuis trois ans, de terribles exactions sont rapportées dans cette province de l'ouest soudanais en guerre civile. En 2004, les Etats-Unis ont même qualifié la situation de génocide. Un accord a été obtenu l'an dernier, mais il n'a jamais été appliqué. «Ce n'est pas une guerre silencieuse, c'est une guerre que nous ne voulons pas voir, dont les principes sont contraires à toutes nos règles», a dénoncé à la tribune le président exécutif de l'UA, Alpha Oumar Konaré, appelant gouvernement et rebelles à cesser les attaques et les bombardements.
Le nouveau secrétaire général de l'ONU a pris le relais, pour dénoncer «la politique de la terre brûlée au Darfour». Ban Ki-moon affirme que ce dossier est sa priorité. Il veut tenter de trouver un consensus avec le gouvernement soudanais po