Mexico de notre correspondante
Dans un mouvement sans précédent, le gouvernement mexicain a extradé le 19 janvier vers les Etats-Unis quinze personnages clés du crime organisé qui purgeaient jusque-là leurs peines dans les geôles locales. La plupart sont des caïds de la drogue, comme le fameux patron du cartel du Golfe, Osiel Cárdenas Guillen. Sous les verrous depuis 2003, Cárdenas, 39 ans, continuait de diriger ses petites affaires depuis sa cellule, commanditant des assassinats à l'intérieur et à l'extérieur de la prison et contrôlant les livraisons de marijuana et de cocaïne. Il avait son ordinateur, un téléphone portable, des armes et assez d'argent liquide pour soudoyer les gardiens.
Exécution. Aussitôt après avoir posé le pied sur le territoire américain, Osiel Cárdenas a comparu devant une cour de justice de Houston. Pas moins de 17 délits lui ont été signifiés, dont dix pour «possession avec intention de distribuer et de faire de la contrebande de drogue». L'Etat du Texas l'accuse aussi d'avoir tué un agent du FBI et un autre de la DEA (le département antidrogue américain). L'ascension de Cárdenas à la tête du cartel du Golfe s'est faite grâce à l'exécution de nombreux concurrents. Il avait pour cela «embauché» d'ex-éléments d'élite de l'armée, qui formaient le sinistre groupe Los Zetas.
Les quinze trafiquants de haut vol avaient jusque-là évité l'extradition vers les Etats-Unis en invoquant la loi mexicaine qui interdit de livrer des criminels dans un pays où ex