Tbilissi de notre correspondant
C'est la plus grosse affaire de contrebande d'uranium de ces dernières années. La quantité est faible : Oleg Khintsagov, le citoyen russe arrêté le 1er février 2006 à Tbilissi par les autorités géorgiennes, transportait sur lui seulement 100 grammes d'uranium. Mais il s'agissait de combustible nucléaire enrichi à 90 %, une qualité suffisante pour un usage militaire. Khintsagov a été arrêté dans un piège tendu par des agents géorgiens, avec la collaboration des services secrets américains. Devant eux, il s'est vanté de posséder «deux à trois kilos» d'uranium de même qualité, explique Chota Outiachvili, directeur du département d'analyse du ministère de l'Intérieur. Et même s'il faut environ 25 kilos de ce combustible pour fabriquer une bombe nucléaire, les affaires de trafics d'uranium enrichi sont assez rares pour être soulignées.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en liste seulement seize depuis 1993. La dernière date de juin 2003... et là encore, cela s'était passé en Géorgie, cette fois-ci à Sadakhlo, à la frontière arménienne. Le trafiquant, un citoyen arménien, avait affirmé devoir vendre l'uranium à un intermédiaire turc, dont le récipiendaire final serait un «homme musulman».
Coup d'arrêt. Khintsagov, lui, a affirmé aux enquêteurs géorgiens avoir des «contacts au Moyen-Orient», sans autres preuves que des tampons irakiens et syriens sur son passeport. L'affaire a relancé les craintes de voir du combu