Menu
Libération

Le difficile pari de la mission d'Ahtisaari

Article réservé aux abonnés
Trouver un compromis entre Serbes et Albanais avant d'aller au Conseil de sécurité de l'ONU.
publié le 3 février 2007 à 5h50

L'exercice de l'émissaire spécial des Nations unies pour le Kosovo, le Finlandais Martti Ahtisaari, tient de la tentative de résolution de la quadrature du cercle. Il tente de satisfaire les Albanais largement majoritaires dans cette province du sud de la Serbie en leur offrant à terme l'indépendance tout en rassurant ce qui reste de la minorité serbe en lui garantissant la possibilité de gérer ses propres affaires. Près de huit ans après l'intervention de l'Otan et l'instauration d'un protectorat international sur un Kosovo où la souveraineté de Belgrade n'est plus que formelle, le médiateur onusien a présenté hier aux autorités serbes puis aux autorités kosovares un projet concocté avec les pays du groupe de contact (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Russie) où ne figure pas une seule fois le mot «indépendance». Celle-ci est pourtant plus qu'implicite.

«Dangereux précédent». Ce document, qui doit servir de base à la future décision du Conseil de sécurité, accorde ainsi au Kosovo le droit de siéger dans les instances internationales, y compris l'ONU. En fait, il s'agit d'une indépendance sous tutelle afin de garantir, par ce que les diplomates appellent «une présence internationale intrusive», les droits des minorités, en premier lieu les Serbes, au travers d'une très large décentralisation. L'UE y jouerait le premier rôle. Diplomate consommé, l'ex-président finlandais a refusé de se prononcer sur le statut final du Kosovo, mais ses interlocuteurs loca