Madrid de notre correspondant.
«Zapatero, menteur !»,«Zapatero, pense aux victimes, pas aux bourreaux !» ou encore «Zapatero, fais ta valise et pars avec ETA !». A lire ces slogans, et bien d'autres du même acabit, il y avait de quoi se demander si les manifestants défilaient contre l'organisation terroriste basque, l'objectif affiché, ou contre le Premier ministre socialiste. Samedi, dans les rues de Madrid, ils étaient plus de 200 000 manifestants à s'opposer à la supposée volonté de José Luis Rodriguez Zapatero de négocier avec ETA. Hérissée d'innombrables drapeaux espagnols sang et or , la marche s'est faite à l'appel d'une association de victimes du terrorisme basque, le Forum d'Ermua, mais personne n'a été dupe sur la signification politique de cette démonstration de force : en présence de l'état-major du Parti populaire (PP), dont l'ancien chef de gouvernement José Maria Aznar, la droite ultraconservatrice a rappelé que la question antiterroriste demeurait sa priorité pour discréditer l'exécutif socialiste. D'après tous les analystes, cette stratégie va désormais aller crescendo, les municipales ayant lieu en mai et législatives générales dans un peu plus d'un an.
Brûlant. Alors que l'économie se porte comme un charme, et en l'absence de tout scandale de taille lié aux socialistes, les conservateurs sont convaincus que la lutte antiterroriste est le moyen le plus sûr pour affaiblir Zapatero et revenir au pouvoir, perdu en mars 2004 au moment des