Ils sont devenus l'indispensable attribut des nouvelles guerres du tiers-monde : sauvages, sans foi ni loi, petits clowns d'un macabre carnaval. Ce sont les enfants soldats. Garçons comme filles, ils seraient 250 000 répartis dans douze pays, surtout africains.
«Il a fallu du temps pour que ce phénomène, qui a pris toute son ampleur dans les années 80 et 90, soit considéré comme un problème à part entière», explique Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, dont le poste a été créé en avril dernier. Aujourd'hui et demain, une grande conférence internationale, la première consacrée à cette question à ce niveau, se tient à Paris. «Cette question ne doit pas rester l'apanage des seules ONG», explique un diplomate français.
Il s'agit, dix ans après la Conférence du Cap, qui avait une dimension très technique, d'affirmer un engagement fort de la communauté internationale et d'adopter des «principes» et des «engagements» : libérer immédiatement tous les enfants soldats, accentuer les efforts de réinsertion et créer un environnement plus protecteur pour les enfants. «Il s'agit de faire le bilan des programmes menés ces dix dernières années», explique Mme Coomaraswamy. Certes, le nombre de conflits a diminué, mais il faut se pencher de près sur ce qui a marché ou non au Burundi, en Sierra Leone, au Liberia, en Ouganda, au Congo-Kinshasa ou au Soudan. Autant de pays où ont eu li