Accusé par de nombreux observateurs d'être le principal responsable du blocage du processus de paix, le président Laurent Gbagbo a récemment créé la surprise en proposant un «dialogue direct» avec son principal adversaire, Guillaume Soro, le chef des rebelles qui contrôlent la moitié nord du pays. Premier pas, des représentants du chef de l'Etat et des Forces nouvelles (FN) se sont retrouvés hier à Ouagadougou, au Burkina Faso sous l'égide du président Blaise Compaoré.
Début février, le Conseil de sécurité de l'ONU était censé évaluer la mise en oeuvre de la résolution 1721, adoptée en octobre dernier, qui prévoit l'identification de la population ivoirienne et le désarmement des combattants, avant la tenue d'élections au plus tard fin octobre 2007. L'application de la «1721» n'a pas connu le moindre début d'application. Au point que certains diplomates redoutent à voix haute l'échec définitif du processus politique et la reprise de la violence à brève échéance en Côte-d'Ivoire. Chargée du dossier ivoirien à Paris, la ministre de la Coopération, Brigitte Girardin, fait le point pour Libération.
Quatre ans après la signature des accords de Marcoussis, restés jusqu'ici lettre morte, que fait la France en Côte-d'Ivoire ?
En maintenant 3 500 hommes sur place, nous n'avons qu'un seul objectif : agir en soutien de l'ONU pour que les Ivoiriens puissent choisir librement et démocratiquement leur Président, que la Côte-d'Ivoire ait enfin un président légitimement élu. Nous