Pour la première fois à Bagdad, un diplomate iranien a été enlevé en plein centre de la capitale irakienne au cours d'une véritable opération commando menée par des inconnus portant des uniformes de l'armée irakienne. Le rapt a aussitôt envenimé un peu plus les relations entre Washington et Téhéran, déjà très tendues depuis l'arrestation en janvier de cinq «diplomates» iraniens des gardiens de la révolution en opération, selon les Américains lors d'un raid américain dans la ville kurde d'Erbil.
Quartier chiite . Cette fois, le ministère iranien des Affaires étrangères n'a pas hésité à accuser les Etats-Unis d'être derrière cette «action terroriste» du fait que le ministère irakien de la Défense est «sous supervision» des forces américaines. L'ambassadeur suisse, qui représente les intérêts américains en Iran, et son homologue irakien ont été immédiatement convoqués.
Le kidnapping a eu lieu dimanche soir dans le secteur chiite de Karrada. Ce quartier est sous contrôle des forces du jeune cheikh Moqtada al-Sadr, le plus radical et antiaméricain des dirigeants chiites, dont les milices, connues sous le nom de «l'Armée du Mahdi», sont quasiment en guerre ouverte avec l'armée américaine.
Le diplomate enlevé, Jalal Sharafi, second secrétaire de l'ambassade d'Iran, pouvait donc s'y sentir en sécurité, d'autant plus qu'il était protégé par ses gardes du corps. On peut donc exclure que des insurgés sunnites aient monté une telle opération dans pareil quartier. Selon le