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Libération

Chávez célèbre son coup d'Etat raté de 1992

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Le président vénézuélien voit dans cet épisode le début de sa «révolution bolivarienne».
publié le 7 février 2007 à 0h24
(mis à jour le 7 février 2007 à 5h54)

Caracas de notre correspondant

C'est un singulier défilé mélangeant civils et militaires réservistes qu'a présidé le chef de l'Etat vénézuélien, Hugo Chávez, dimanche à Caracas. Singulier car il célébrait les auteurs d'un coup d'Etat manqué, mais surtout parce que le putsch était alors dirigé par un certain... lieutenant-colonel Chávez. Le 4 février 1992, le commandant d'un bataillon de parachutistes faisait une entrée fracassante dans la vie politique vénézuélienne, affirmant à la télévision que son soulèvement avait échoué... «pour le moment». Ce «pour le moment» deviendra l'espoir d'une partie de la population et de la gauche, lassées de la corruption et des politiques ultralibérales du président social-démocrate Carlos Andres Pérez.

Un nouvel Ordre. «Les conditions sont alors propices pour que les auteurs du coup d'Etat se présentent comme les victimes de leur propre délit, victimes de l'histoire», écrivent Alberto Barrera et Cristina Marcano dans la biographie Chávez sans uniforme. Dimanche, quinze ans après, Chávez a assuré, reprenant un mot célèbre de son «père révolutionnaire», le dictateur cubain Fidel Castro, que «l'histoire nous acquittera».

Le président vénézuélien a réaffirmé que sa «révolution bolivarienne» se voulait «pacifique», mais «armée». Il a d'ailleurs créé une nouvelle décoration militaire : l'Ordre du 4 février. C'est là l'un des premiers décrets qu'il signe depuis l'octroi