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Libération

Un bastion anarchiste au coeur d'Athènes

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De jeunes activistes grecs occupent l'Ecole polytechnique depuis vingt-cinq jours.
par Nicolas VERDAN
publié le 7 février 2007 à 5h53

Athènes de notre correspondant

L'Ecole polytechnique d'Athènes est un camp retranché. A l'intérieur, une poignée d'anarchistes autoproclamés organise la résistance. Pas une semaine, en janvier, sans affrontements violents avec la police grecque. Collecte de récipients pour la fabrication de cocktails Molotov, rédaction de tracts, pansements de fortune pour les camarades «tabassés» par les flics, c'est l'état de siège. Jeunes, même pas 20 ans, des activistes se réchauffent autour d'un brasero improvisé dans la cour. Un ampli bricolé diffuse du punk dans les escaliers. Le vin blanc circule dans des bouteilles de Coca. Les yeux sont injectés, les visages défaits.

Bonbonnes de gaz. Dans les bureaux, les étudiants et les professeurs sont introuvables. L'occupation, depuis vingt-cinq jours, de ce lieu symbolique de la résistance au régime des colonels (1967-1974) n'a rien à voir avec la révolte grondant dans les amphis grecs contre la privatisation des universités. Le statut d'asile inviolable dont jouit Polytechnique (1) lui vaut la présence d'activistes en guerre constante avec l'Etat grec. Voitures incendiées, policiers bombardés de cocktails Molotov, banques attaquées, les faits d'armes de ces anarchistes sont tellement nombreux que les Grecs y prêtent à peine attention : plus d'une centaine d'attaques recensées l'an dernier. Dans la nuit de dimanche dernier, leur arme fétiche ­ des petites bonbonnes de gaz ­ a de nouveau fait mouche contre deux banques de la capitale.

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