C'est une attaque en règle que les Etats-Unis ont commencé à mener contre l'Armée du Mahdi, la milice chiite du jeune chef radical Moqtada al-Sadr, qui contrôle une large partie de Bagdad et plusieurs villes importantes. Jusqu'alors, les arrestations visaient des militants ou des chefs militaires du courant sadriste. Hier, les forces irakiennes et américaines ont franchi une étape supplémentaire en appréhendant le vice-ministre de la Santé, Hakem al-Zameli, lié à ce mouvement. Une arrestation musclée puisque les soldats n'ont pas hésité à défoncer les portes des bureaux. «Il aurait fallu que des forces irakiennes présentent un mandat d'amener ou d'arrêt [...], non qu'il soit emmené de force, de cette façon non civilisée», a protesté devant la presse le ministre de la Santé, Ali al-Chammari.
L'armée américaine, qui affirme ne pas être intervenue, reproche au ministre d'être «impliqué dans l'assassinat de fonctionnaires du ministère, dont son directeur général pour la province de Diyala». La particularité du mouvement sadriste, qui rassemble le lumpenprolérariat des grandes villes et les paysans déracinés auxquels il propose un idéal politico-religieux totalement rétrograde, est d'être à la fois hostile aux forces américaines et particulièrement impliqué dans l'épuration contre les sunnites.
En principe, les partisans de Moqtada al-Sadr ont quitté le gouvernement en décembre pour protester contre la rencontre à Amman entre le Premier ministre Nouri al-Maliki et Geo