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Libération

Le retour d'une figure des années de plomb

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Après vingt-cinq ans d'exil, l'ex-activiste d'extrême gauche Scalzone revient en Italie et donne de la voix.
publié le 9 février 2007 à 5h57

Rome de notre correspondant

Sur un point au moins il n'a pas changé : il est visiblement ravi «d'être revenu pour casser les pieds, surtout dans [son] camp». Il veut secouer la «gauche radicale et antagoniste». «Au vu de l'intérêt que mon retour suscite, vingt-cinq ans d'exil à l'étranger, c'est un bon investissement», glisse l'intéressé dans un sourire. Figure emblématique des «Italiens», ces activistes d'extrême gauche réfugiés à Paris depuis les années de plomb, Oreste Scalzone, 60 ans, a repassé la frontière en camping-car il y a quelques jours. Depuis, il n'en finit pas de multiplier avec avidité les provocations.

Polémique. Réfugié en France en 1981 pour échapper à neuf ans de réclusion pour participation à bande armée, l'ancien leader de Potere Operaio ­ avec Franco Piperno et Toni Negri ­ a été autorisé à rentrer au pays grâce à une prescription des délits. Il n'a pas encore de papiers, mais a déjà retrouvé sa voix. «Je ne me suis jamais senti en exil en France. Je n'ai pas la nostalgie des lieux, des gens, des monuments... Mais j'ai la passion de la parole, des discours dans les assemblées. Et pour cela, pouvoir s'exprimer dans sa langue maternelle est essentiel», admet-il.

Des centres sociaux où des jeunes l'accueillent avec des banderoles en passant par les colonnes des quotidiens transalpins, Oreste Scalzone a recouvré les accents italiens de la polémique. «Si une insurrection avait lieu demain, je serais probablement prêt à tirer, derrière u